Tom Frager : Summer of Love ’09

L’Ecume des Jours

Aimez-vous la plage, les vagues, l’odeur de la moule, les cheveux blonds flottant au vent tels des fétus de paille ? Arborez-vous un tatouage tribal sur votre pubis immaculé ? Si oui, vous êtes probablement un surfeur. Si vous êtes un surfeur avec une guitare acoustique, vous êtes probablement Tom Frager.

Ce garçon me pose problème. En effet, ne vous attendez pas à voir un déluge d’insultes ici, c’est juste au-dessus de mes moyens. Tom Frager est un ange. Tout chez lui respire le vent chaud et apaisant de sa Guadeloupe natale. Impossible, il n’est pas Noir, vous allez me dire. Disons que c’est une exception.

Une exception, le mot est lâché. Dans ce monde ravagé par la peur, la colère, la haine, le côté obscur, Tom apparaît comme une aurore boréale pour nous laver de nos péchés avec de l’eau salé. Alors qu’il courait tranquillement nu le long d’une plage en compagnie de ses amis du groupe « Gwayav' » (déjection de mouette en langage manouche), lui vint une idée folle. Dévoiler au monde ses petites pépites d’amour qu’il composait au lever du soleil sur le porche de son bungalow(owowow) pour emballer les touristes. Fils caché de Jack Johson et Gilbert Montagné, il cristallise l’esprit des vacances sous le sunlight dans des textes franglophones. Le tout étant subtilement calé sur des compositions acoustiques surfant sur la vague (!) inaugurée par ce hippie de merde de Pep’s. Ce style requiert simplement une guitare bondissante, un parfum campagnard et surtout le mot « mélodie » dans le titre du single. Le succès ne se fera pas attendre : le chef-d’oeuvre Lady Melody déploie ses ailes pour envahir la France.

Ahh Hééé Wouhoouh Yéohh

Maintenant vous comprenez. Comment s’attaquer à cet enfant de 30 ans, si gentil, si fragile ? Tom sait se faire attendrissant et n’évoque que de l’amour. Dès les premiers « hééé wohouwo yéyeaah » gémissants accompagnés d’une mélopée sensible au piano, on se laisse naturellement embarquer dans ce flot de niaiserie bienvenue en ces temps difficiles. Tom nous prend par la main vers ces contrées sentant bon l’été, le sable chaud et les transsexuels brésiliens. S’en suit une montée en puissance jusqu’à une explosion d’une poésie à en faire fondre les coeurs de pierre :

Avec elle, je fly away
Tu vois comme un oiseau là haut je fly away
Quand j’entends sa mélodie, je fly away
Il n’y a qu’elle qui me comprenne, je fly away
Elle me donne le fire, et je fly away
J’évite les failles de la vie et je fly away
Tu vois comme un oiseau là haut je fly way
Comme un oiseau qui plane et je fly oui la haut tout là hoohoowééé

Quelle belle planche de surf owooohoo yeaah.

"Mmh wooohoo yeaah."

Et je vous mets au défi de trouver une meilleure façon de débuter cette rentrée.

3 commentaires

  1. My new hero. J’ai trop envie de faire du surf, de la muscu et de me laisser pousser la guitare maintenant.

  2. J’ai plus qu’un truc à dire : amen.
    Ou hallelujah. Je sais plus. C’est quoi qu’on dit quand le messie est arrivé déjà ?

    La vie est belle, il fait beau, les zoziaux chantent, on a tous trouvé notre lady melody, bref, le monde est joli.
    Sur ce, je retourne à mes révisions, à Reims, où il pleut, où les oiseaux sont morts après l’épisode de la grippe aviaire, où les filles ne sortent jamais sans leur doudoune protectrice depuis la dernière bombe atomique, bref, où le monde est réel.

  3. Quel dommage de mettre un si beau titre « L’écume des jours’ pour un caca pareil..

    Bon ce commentaire inutile n’est là en faite que pour t’avouer mon admiration gigantesque haute comme un baba au rhum pour ton écriture sanguinaire, pleine d’humour et de jeux de mots.
    Sur ce passe de bonnes fêtes.


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  • Le bon mot de Benjamin Castaldi

    "Pour la crudivore, les carottes sont cuites."